Il fut un temps ou je vénérai Pélor l'étincelant, je combattais pour sa lumière. Très jeune j'avais été placé dans les ordres, mes parents étant trop pauvre pour s'occuper de moi. Je fut donc envoyer au temple de Pélor de peltarche, une grande cité du domaine de Narfell. Je m'habituais rapidement à la vie austère des prêtres, je croyais en mon dieu plus qu'aucun autre. En grandissant je devins suffisamment robuste pour servir mon ordre en tant que prêtre de bataille, le plus souvent il s'agissait de prêcher la bonne parole mais j'appris vite que même la lumière a sa part d'ombre. A cette époque il m'arrivait régulièrement d'envoyer des gens à l'échafaud simplement parce qu'il croyait à des dieux différents du mien, mais jamais un supérieur ne vint s'en plaindre bien au contraire, et malgré cela la plèbe restait persuadée que nous agissions pour le bien commun. Mais un jour alors que allions pour détruire une secte qui vénérait Nérull, nous nous sommes fait prendre par surprise, ce jour là nous devions environ être une vingtaine, d'après nos renseignement c'était une secte sans importance, il ne devait pas y avoir plus d'une douzaine d'adeptes. Malheureusement ce chiffre était loin d'être exact, encerclé par une quarantaine de prêtre de Nérull, nous nous battîmes vaillamment mais ce ne fut pas suffisant, lorsque ne nous n'étions plus que 8 ou 9 notre supérieur nous ordonna de nous rendre. Nous le fîmes, c'est ainsi que nous nous retrouvâmes prisonniers de cet enfer. Nous furent alors assomés et très certainement transportés car ailleurs car à mon réveil j'avais ce sentiment qu'une longue période s'était écoulée. Enfermés dans une pièce commune attachés par des chaînes fixée aux murs où nous étions torturés, les geôliers prenaient un malin plaisir à nous affamer, et nous assoiffer. Dans un accord tacite nous avions choisi de ne rien laisser paraître, de ne pas leur donner ce plaisir, nous savions tous que nous allions mourir, nous ne savions pas quand, mais nous avions tous décidé de survivre le plus longtemps possible et de garder la foi en la lumière. Je vis tomber mes compagnons un à un, chaque jour était plus terrible que le précédent, nous avions depuis longtemps abandonné l'espoir que notre ordre vienne nous sauver. C'est à ce moment là que j'ai commencé à perdre la foi en mon dieu, peut être la lumière n'était elle pas la solution, finalement, pourquoi vivions nous ? Pour souffrir chaque jour le martyr, pour voir nos amis mourir dans des râles d'agonies ? Je n'étais pas le seul, mes quelques compagnons encore vivant étaient aussi en train d'abandonner leurs croyances, je pouvais le lire dans leurs yeux, comme ils pouvaient le lire dans les miens. Je fut le dernier à tenir malgré leurs mauvais traitement, j'étais encore là, c'était peut être la pire chose qui pouvait m'arriver, je les vis tous mourir. Lorsque le dernier tomba j'avais depuis longtemps perdu l'espoir en mon dieu, j'en étais venu à croire que Nérull était peut être un meilleur dieu. Un jour un événement particulier se produisit, en effet je m'attendais à ce que mon geôlier habituel vienne me torturer, telle que ce fut le cas pendant les innombrables jours dont j'avais perdu le fil, mais à la place ce furent 3 occultistes qui vinrent me chercher, ils me traînèrent, parce que je n'avais plus depuis longtemps la force nécessaire pour marcher, jusqu'à une salle où d'autre m'attendaient, je fut ligoté sur un autel dédié à Nérull, j'attendais ma mort avec impatience, je croyais tout du moins que telle fut la raison de cette mise en scène, j'avais tort. Ils procédèrent à des rituels plus douloureux que tout ce que j'avais connu auparavant, si bien que je m'évanouis plusieurs fois de douleur. Mais à chaque fois, ils attendirent que je reprenne conscience comme si je devais souffrir chaque instant du rituel. Au bout de ce qui me parut une éternité une des leurs commença à me frapper, mais cette fois là il avait l'intention de me tuer, je n’eus à recevoir que quelques coup avant de sentir la dernière parcelle de vie s'éteindre en moi. Mais je me trompais quand je pensais que la mort pouvait n'être qu'une délivrance. Je me réveillais dans ma cellule habituelle, toujours seul, je regardais en panique mon corps pour vérifier que je n'avais pas rêvé, mais les cicatrices du rituel étaient bien là, je n'y comprenais plus rien. Après un temps indéterminé, les trois mêmes hommes vinrent me chercher, et je subis le même rituel. Cela dura pendant si longtemps que j'eus le temps d'être nostalgique des tortures subies antérieurement. Je mis du temps à comprendre qu'à la fin de chaque session ils me ressuscitais, pour mieux me faire souffrir le lendemain. Et chaque fois que je me réveillais je priais Nérull que la prochaine mort, soit définitive. Ce fut de loin, et malgré tout ce que j'avais subis auparavant, les pires douleurs que j'eus jamais connues. Mais une fois alors que pour la n-ième fois je m’apprêtais à subir le rituel, je fut amené devant les instances dirigeantes de la secte, deux choix s'offrir à moi : rejoindre leurs rangs ou continuer de subir ce fameux traitement, le choix ne fut pas difficile. Je me mis alors à leur service, cependant je me mis rapidement en tête de m'échapper dès l'occasion s'offrirait à moi. Je fut libre de prier Nérull tant que je le voulais et au moins plus aucun châtiment corporel ne me fut infligé, mais il fallait que je m'échappe, cette secte ne comprenait pas les obligations divines qui l'affectait, je trouvais que leurs cultes ne rendaient pas hommage à Nérull loin de là. Et même si je fut toujours loyal, qualité qui me fit par ailleurs gagner la confiance de mes supérieurs, ma véritable loyauté n'allait qu'à mon dieu. J'avais imaginé un projet fou, dont la démence était bien supérieure aux petites actions de ma secte, il me fallait convertir le monde à Nérull ouvrir les yeux à la population comme aux nobles, il fallait qu'ils comprennent que l'espèce humaine était vouée à s'éteindre, que la vie n'avait pas de but plus noble que la mort. Et si je n'arrivais pas à les convaincre alors il me suffisait de les tuer, ils me remercieront dans l'au delà quand ils auront compris le but de mes actions. Au final n'avais-je jamais souhaité autre chose que la rédemption de la population ? Non cela avait toujours été mon but, seulement on m'avais ouvert les yeux. Malgré cela je reconnais que l'humanité est pleine de ressource même si elle est vouée à l'échec, la terrasser ne sera pas une mince affaire, il va me falloir devenir puissant, terriblement puissant, ce sera donc l'objet de ma quête. J'ai eu mon occasion, et je l'ai saisie, la nuit dernière je gardais l'entrée de notre antre avec un de mes confrères, j'avais préparé mon coup, j'avais rassemblé de quoi survivre un petit moment dans un sac, au dernier moment je me suis donc saisi de ma faux, et sans prévenir d'un geste net lorsqu'il se relâcha un peu, je lui tranchais la tête. Je me mis à courir aussi loin que je pus. Et me voilà deux jours plus tard sur une route qui mène vers une terre inconnue, pour démarrer ma quête.