La souffrance, effroyable et perçante. La souffrance est le tout premier souvenir de Louve Miria, la douleur des tatouages qu'un homme gravait sur tout son corps. Des tatouages de Mythril liquide injecté sous la peau par un procédé magique extrêmement douloureux.
Le traitement dura des heures, des heures durant lesquelles Louve supplia encore et encore avec pour seul réponse le silence et la souffrance. Elle qui ne savait rien, dont la tête était vide de tout souvenir, qui était-t-elle, où se trouvait-elle, pourquoi subissait-elle un tel supplice ? Toutes ses questions restaient sans réponses alors que son corps était petit à petit meurtri par un rituel dont elle ne connaissait pas la signification.
Au terme de plusieurs heures, Louve perdit connaissance, à son réveil elle était allongé sur un sol de sable, des cris et des vociférations la sortirent de son sommeil.
Reprenant ses esprits et se relevant, elle se rendit compte qu'elle se trouvait au centre d'une arène, vêtu d'une simple armure de cuir, tout autours, sur des gradins, des hommes assistaient à son réveil en hurlant et en acclamant tel une foule de supporter en furie.
Un homme semblait dominer les autres, dresser sur un grand trône d'argent, dans des vêtements tissés de soie, il était entouré de plusieurs hommes armés. Il effectua un geste de la main et l'un de ses hommes jeta une épée dans l'arène. Une simple épée à deux mains qui vint se planter dans le sable au pieds de Louve. La jeune femme, déroutée, déboussolée, ne savait qu'en faire, ne sachant même pas si elle avait un jour tenu ce genre d'arme.
Elle entendit alors derrière elle le son d'une grille se soulevant, une épaisse grille de fer par delà laquelle deux loups, féroces et affamés entrèrent dans l'arène. Louve resta tétanisé devant ces animaux et la rage qui pendait à leur crocs. Pétrifiée par la peur, certaine de sa mort elle chercha du regard un moyen de fuir, mais rien, aucunes issue ne se présentait à elle. Alors que les loups se ruaient vers elle, Louve agit comme mue par une force inconnue, d'instinct elle saisit l'épée à deux mains à ses pieds et élimina les deux loups avec une facilité qui l'effraya elle même. D'où lui venait cette aisance ? Où avait-elle appris à manié une telle arme ? C'était là encore des questions sans réponse.
La foule tout autours était en liesse, alors que la grille s'ouvrait à nouveau laissant cette fois entrer un ours énorme. cependant, alors que la foule s'attendait à un voir un combat plaisant, l'instinct de survie de Louve changea les plans des spectateurs.
La jeune femme, comme animé d'une volonté de vivre enfouie au plus profond d'elle se rua en direction de la grille, glissant entre les pattes de l'ours elle s'engagea par le passage d'où il était venu. Immédiatement, elle provoqua une terrible émeute derrière elle et une foule d'homme armés se mirent à sa poursuite. Louve courra sans réfléchir dans ce dédale, tuant dans de violent accès de rage les quelques gardes qui essayèrent de l'arrêter.
Elle fini alors par sortir du bâtiment, retrouvant l'air libre et le soleil éblouissant. Toutefois, Louve s'était piégée elle même, coincée sur une sorte de grande balcon de pierre qui surplombait une abrupte falaise et un océan déchainé.
Derrière elle, les gardes la rattrapèrent, lui barrant toute fuite. Au bord du désespoir, Louve prit la décision qu'elle mourrait plutôt que d'être de nouveau prisonnière, elle sauta alors par dessus le rebord du balcon et plongea au pied de la falaise dans une mer déchainée.
Par un miracle des dieux, la jeune femme survécu à sa chute et entama une nage effrénée vers le large, ne sachant dans quelle direction elle se dirigeait. Elle nagea des heures au milieu d'une étendue d'eau infinie jusqu'à sombrer d'épuisement et perdre connaissance. A cet instant, Louve se posa la question, sans souvenir, sans passé, avait-elle vraiment vécu ? Si elle venait à mourir maintenant, qu'elle trace laissait-elle derrière elle ? Sa vie se résumait à quelques heures de souffrance et une fuite vers l'inconnue, était-ce vraiment une vie ?
Alors qu'elle sombrait dans l'inconscient, Louve sentit une force étrange la tirer vers le haut.