Ses cheveux humides étaient plaqués sur son visage, ses mains tremblais, à 24 ans elle faisait toujours le même rêve.
La lune était encore haut dans le ciel, le soleil ne se lèverait que dans quelques heures, mais Erina était dans sa salle de bain, les yeux fixés sur la jeune fille en face d'elle.
Elle ne la reconnaissait pas, la jeune fille dans le miroir avait l'air d'avoir vu un fantôme.
Pourtant elle venait simplement de faire un rêve, ce rêve récurrent, ce rêve qui la réveillait en sursaut la nuit, ce même rêve dans lequel apparaissait le tatouage sur sa cheville.
Elle avait déjà essayé de parler à ses parents mais ces derniers lui avaient demandé de ne plus jamais en parler.
Ils ont eu la même réaction quand ils avaient découvert qu'elle avait des pouvoirs.
Erina n'a jamais compris pourquoi ils refusaient d'en parler ni pourquoi elle ne pouvait les utiliser.
Craignaient-ils qu'elle les utilise pour faire le mal ?
Pourtant Erina était une jeune fille douce, pleine de sagesse, toujours prête à aider ses amis et ceux dans le besoin.
Il lui était même très difficile de dire non, ce qui pouvait la rendre vulnérable.
Ce que ses parents ne savaient pas, c'est qu'il y avait une personne au courant de ces pouvoirs, Hyunckel .
Erina lui en avait parlé avant ses parents. Il avait promis de n'en parler à personne et cela faisait maintenant 6 ans qu'il gardait son secret.
Ces deux amis se sont rencontrés quelques années après l'arrivée d'Erina au village et sont rapidement devenus inséparables.
Au village d'Eyuni Suru, tout le monde savait qu'elle avait été recueillie par ses parents au cours d'un voyage.
Elle devait avoir 6 mois, elle avait les cheveux blonds, les yeux verts et un petit tatouage sur la cheville.
Il n'y avait aucune lettre dans le panier.
Les jeunes voyageurs décidèrent alors de la recueillir et de l'élever eux-mêmes.
Erina connaissait déjà cette histoire, son histoire, elle voulait en savoir plus, savoir d'où elle venait, pourquoi on l'avait abandonnée au bord d'une route, qui était ses parents.
Elle se posait une multitude de questions dont aucun des habitants du village ne pouvait fournir de réponses.
Ce soir là, après s'être réveillée pour la énième fois, elle se mit à repenser à la discussion qu'elle avait eu avec Hyunckel.
Il lui avait proposé de partir à la recherche des réponses qu'elle se posait, découvrir la signification de son tatouage, découvrir d'où elle venait et en apprendre plus sur ses pouvoirs.
Au début elle avait refusé catégoriquement, elle ne voulait en aucun cas faire de peine à ses parents adoptifs.
Ils l'aimaient profondément, amour qu'elle leur retournait. Son départ à la recherche de ses origines risquerait de les blesser.
Mais ce soir, pour la première fois de sa vie, elle voulait vraiment quelque chose, au point de pouvoir dire non.
Au lieu de retourner se coucher, elle commença à rassembler ses affaires, pris un bain, se changea et attendit que le jour se lève en regardant à travers la fenêtre.
Il fallait battre le fer pendant qu'il était encore chaud. Elle descendit, embrassa ses parents s'assit sur une chaise autour de la table puis pris son petit déjeuner.
Personne ne disait un mot, il régnait dans la pièce un silence inhabituel.
Erina ne savait comment annoncer son départ à ses parents, ils seraient sûrement bouleversés.
A la fin du petit déjeuner, sa mère se leva et donna à sa fille un petit baluchon, son père lui donna une petite sacoche contenant quelques pièces d'or et ils lui dirent :"c'est tout ce que nous pouvons te donner".
Erina se mit alors à pleurer.
En effet, tôt ce matin alors qu'elle était perdu dans ses pensés et faisait son sac, sa mère l'avait aperçue à travers la porte entrouverte de sa chambre.
Elle avait alors compris qu'il était l'heure pour elle et son époux de la laisser partir à la recherche de ses propres réponses.
Après de grandes embrassades, Erina sorti sans se retourner et courue à la maison de Hyunckel.
Il comprit tout de suite en la voyant, monta dans sa chambre, prit son épée, ses affaires et sorti après un bref au revoir à son entourage.
Ensemble ils prirent la route.